Regards

Je pense à toi visiteur ! Quel pas t’a donc guidé à ma porte ? Serait-ce le pas tranquille du chineur indulgent ? Viens donc mon frère ! Je te propose mes rêves et mes espoirs. Et si tu veux bien, juste là, mes joies et mes peines. Et encore là, regarde, mes rires et mes pleurs. Et au fond, à l’abri des méchantes gens, mes peurs et mes faiblesses. Juste goûte et apprécie. Et trinquons, frère, là, à l’ombre de la passion.

Nom :
Lieu : Rabat, Morocco

03 octobre 2006

1- Cri Premier

Nous y voilà. Le courage affûté et la volonté intacte face à la première page blanche. Tout va bien. Les idées grouillent, la rage bouillonne et les doigts trépignent, prêts à faire feu de tout bois. Ce sont là les trois premières lignes de ce pamphlet que j’imagine incendiaire. Cet exutoire de tant d’heures de silence imposé. Ils vont voir de quel bois je me chauffe !

Au fait, c’est qui « ils » ? C’est étrange, que l’on aie toujours besoin de ce « ils » pour canaliser son énergie. Comme si la créativité ne pouvait donner sa mesure que dans la riposte. Et puis, pourquoi ne se suffit-on jamais d’un seul « ennemi » ? Pourquoi l’adversité ne se conçoit-elle que dans la pluralité ? Faut-il absolument se placer dans une configuration d’opprimé, tyrannisé par le nombre, pour parvenir à exprimer la révolte ? Voilà une idée à creuser.

Il faudrait que je la note dans ma rubrique « réflexions en cours ». J’en ai des tas comme ça. Le « en cours » est quelque peu pompeux, je vous l’accorde volontiers. Bien entendu, je ne passe pas mon temps à défricher cette terre vierge. Heureusement, sinon, quelle vie de galérien, ce serait. Déjà que les rames m’engourdissent les mains. Si en plus je devais aller au charbon avec les méninges.

De toute façon, c’est toujours bon de garder quelques profondes réflexions comme celle-là sous le coude. Ca sert toujours. Effet garanti en société. Pour peu que l’on y mette le ton, le froncement de sourcils de circonstance et surtout ce soupçon de faux détachement qui enlise les autres dans la certitude que votre besace est pleine à craquer de spiritualités du genre. Je ne serais guère étonné qu’il se trouve des petites gens qui les notent soigneusement, les répertorient et révisent leur calepin magique entre la noisette de gel et le jet de parfum, les soirs de sortie.
Et puis pourquoi pas ? Cela amuse la galerie, donne du galon et tout le monde y trouve son compte.


à suivre ...